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Reprendre sa sexualité après un accouchement : et si on prenait le temps de comprendre ce qui se joue vraiment?

Article écrit en collaboration avec Maude Duchemin, travailleuse sociale et co-propriétaire de la clinique Matrescence.


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Il y a tellement de choses qu’on ne nous dit pas sur la sexualité après un accouchement. Comme si, une fois le « feu vert » médical donné à six semaines, le désir devait revenir, tout naturellement. Comme si le couple, un peu comme un interrupteur, pouvait reprendre là où il s’était arrêté. Mais pour bien des parents, ce n’est pas aussi simple. Et ce n’est pas parce que quelque chose cloche.


En réalité, plusieurs éléments influencent la reprise des activités sexuelles après un accouchement. Certains peuvent la freiner temporairement. D’autres peuvent la transformer, l’approfondir ou la faire évoluer. Mais une chose est sûre : reprendre sa sexualité, ce n’est pas seulement une question de libido. C’est aussi une question de regard sur soi, sur l’autre et sur ce que signifie désirer. C’est aussi apprendre à être désirée dans un corps qui a changé, au sein d’une dynamique de couple en pleine transition.


Comprendre le désir sexuel : une invitation à élargir notre regard


Le désir sexuel, aussi appelé libido, est souvent présenté comme un élan spontané, une envie soudaine de s’unir à l’autre. Pourtant, pour la majorité des femmes (et bien des hommes), le désir ne fonctionne pas comme un bouton "on/off" et il est multifactoriel. Ce mot peut sembler froid… mais il signifie que votre désir n’est pas défectueux : il est simplement sensible à ce que vous vivez.


Et ce que vous vivez, en ce moment, est probablement intense comme… 


  • Un sommeil pas toujours réparateur.

  • Un corps qui guérit encore, qui porte les marques visibles et invisibles de la maternité.

  • Un accouchement comprenant plusieurs surprises et défis inattendus.

  • Une charge mentale élevée et pas forcément équilibrée.

  • Un partenaire qu’on aime, mais avec qui la communication est parfois plus difficile.

  • Une image corporelle en pleine transformation.

  • Une relation à la sexualité marquée par des messages contradictoires depuis l’adolescence.


Et tout cela influence le désir. Parfois positivement, parfois plus négativement. 


De plus, ne pas avoir envie de rapports pénétratifs en ce moment ne veut pas dire que vous n’avez plus de désir. Cela signifie peut-être simplement que votre corps, votre cœur et votre tête ont besoin d’un contexte plus propice pour s’éveiller, comme un contexte qui permet de répondre à vos besoins.


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Ces mythes qui pèsent (trop lourd) sur nos épaules


À cela s’ajoutent les mythes, comme celui qui nous murmure qu’un couple sain doit avoir des rapports sexuels réguliers et qu’un écart de désir est un signe de problème. Ces idées véhiculent une pression insidieuse : celle de « remplir sa part du contrat conjugal ». Et cette pression, loin de nourrir le désir, l'étouffe. Elle crée de la culpabilité, de la honte, du ressentiment. Et souvent, elle déforme notre rapport à la sexualité… ou à nous-mêmes.


Et si on se rappelait ceci : un écart de désir est normal et il n’existe pas de fréquence idéale universelle. Le désir des femmes, tout comme celui des hommes, se nourrit de connexion émotionnelle et pas seulement d’excitation spontanée.


Et vous, qu’est-ce qui vous habite?


Prenez un moment. Respirez. Et demandez-vous, avec douceur :


  • Comment est-ce que je me sens à l’idée d’avoir mon premier rapport sexuel depuis l’accouchement?

  • Est-ce que j’ai des attentes? Des craintes?

  • Ai-je envie de me reconnecter par envie, pour avoir du plaisir ou pour me détendre?

  • Est-ce que j’ai suffisamment d’espace, émotionnel, mental, physique pour prendre soin de moi et de mes besoins?


Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Il n’y a que la vôtre.


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La sexualité post-partum peut se réinventer


Les études montrent que les rapports sexuels sont souvent moins fréquents dans l’année qui suit une naissance. Et plusieurs couples ne reprennent pas les rapports pénétratifs avant plusieurs mois, voire un an. C’est normal. Et ce n’est pas un problème si cela ne vous cause pas de détresse.


Parce que la sexualité, ce n’est pas seulement la pénétration. C’est aussi les baisers volés dans la cuisine, les caresses lentes sous les draps ou les confidences à deux. C’est tout ce qui nourrit la connexion intime, même en l'absence de rapports sexuels "complets".

Même si votre médecin vous dit que tout est "ok médicalement", vous avez le droit de ne pas vous sentir prête. Vous avez le droit de prendre le temps de réapprivoiser votre corps, votre rythme et votre désir. Mais aussi de faire évoluer votre sexualité pour qu’elle vous ressemble, maintenant.


Parce que votre corps a donné la vie et qu’il mérite d’être touché, désiré, respecté… avec tendresse et un consentement enthousiaste.


Pour aller plus loin ou pour un accompagnement personnalisé visitez le site web de la clinique Matrescence.

 
 
 

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